1930, Smoky Mountains, Caroline du Nord. Georges Pemberton revient tout juste de Boston après 3 mois d’absence. Buchanan et Wilkie, ses associés l’attendent de pied ferme mais qu’elle n’est pas leur surprise de voir leur patron descendre du train accompagné par celle qui partage sa vie en privé comme à la ville, Serena Pemberton. La chevelure rousse flamboyante et le regard intimidant, Serena dégage une force peu commune.

 

Mais à peine le couple a-t-il débarqué que Georges doit déjà régler un contentieux avec Abe Harmon. Les deux hommes en viennent aux mains, Harmon reste le carreau, sous les yeux de sa fille et son petit fils. Invoquant la légitime défense, l’affaire se retrouve classée par le Sheriff Mc Dowell non sans lui faire grincer quelques dents.

 

Avec une poigne de fer dans un gant de velours, Serena s’impose au sein de l’exploitation forestière qu’elle gère avec son mari, bousculant les convenances et les habitudes. Les crotales font des ravages parmi la main d’œuvre ? Elle apprivoise un aigle femelle pour les débusquer. L’Etat fédéral veut lui racheter ses terres pour en faire un parc National ? Elle lui tiendra tête ou leur fera cracher jusqu’à leur dernier dollar.

 

Sentant que leur associé Buchanan serait enclin à accepter les propositions des émissaires de Washington, Serena froide et méthodique organise une partie de chasse afin que celui-ci n’en ressorte que les pieds devant.

 

Une mort « accidentelle » qui ne fait pas un pli, surtout pas aux yeux du Sheriff Mc Dowell. Désormais seuls propriétaires de leur terres après avoir évincé Wilkie, l’autre associé, le couple a désormais les coudées franches pour envisager d’autres projets.

 

Désormais épaulé par le sinistre chef d’équipe Galloway, Serena prend conscience qu’elle dispose d’un homme de main corvéable à merci dès qu’il s’agira de faire taire un gêneur ou de convaincre un investisseur récalcitrant. Une telle ambition dévorante trouvera-t-elle ses limites ?

 

Ce que l’on peut en dire

 

Adapté du roman éponyme de Ron Rash, le duo Pandolfo / Risbjerg fait de nouveau des étincelles. Faisant fi des du quand dira-t-on et impitoyable jusqu’au bout des ongles, Serena se veut implacable lorsqu’il s’agit d’argent, de rentabilité et de tout ce qui pourrait s’avérer être une entrave à sa réussite.

 

Personnage incandescent, Serena fascine son lecteur tout comme les bucherons qui interviennent constamment en aparté au fil des pages pour donner leur version des faits. Des interventions bien senties rythmant très bien le récit.

 

Avec cette obsession pour le développement de son exploitation qu’elle qu’en soit le prix, Serena se présente en archétype des self made men de l’époque avares et avides de richesses de toute nature. Un thème auquel s’ajoute celui de la surexploitation des ressources qui jalonne tout le livre, lui donnant une résonnance tristement contemporaine.

 

On aurait certes aimé en apprendre plus sur la rencontre des deux amants mais sur plus de 200 pages, le résultat est tout de même éloquent, bien loin de l’adaptation cinématographique avec Jennifer Lawrence que je ne saurais pas vous recommander.

 

Serena d’après le roman de Ron Rash, d’Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg

 

 

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La liberté ne se mendie pas, elle se prend.
– Alexandre Jacob