La puberté en bande dessinée a déjà été abordé mais demeure un thème universel: tout le monde y passe! C’est le moment des premiers émois amoureux, les émotions et les hormones se manifestent. Si vous n’en gardez pas de souvenirs précis, Lily et ses nénés sont là pour vous rafraîchir la mémoire. Et de bien belle manière!
Le pitch
Portsall est un petit village du Finistère en Bretagne, de 200 âmes. Autant dire qu’à part son terrain de rugby, ses deux trois cafés et son port, on en a vite fait le tour. En clair, ce n’est pas franchement le lieu où l’on peut s’éclater tous les week-end lorsque l’on est, comme Lily, une pré-ado en pleine puberté.
Plutôt fleur bleue, la jeune fille a un amoureux, Joshua. C’est son voisin et notre héroïne en est tellement fan qu’elle a baptisé sa brosse à dents et son écharpe du nom d’élu de son cœur.
L’air renfrogné et les lunettes de soleil vissés sur le crâne, le Joshua en jette aux yeux de Lily. Rendez-vous compte, il a déjà fait le tour du monde puisqu’il est allé à Paris! C’est dire si toutes les filles sont en pâmoison devant le bellâtre.
Mais il y a un souci, c’est l’ami de son frère jumeau Titouan! Loin de baisser les bras, Lily a décidé d’attirer l’attention de Joshua par tous les moyens, quitte à se faire passer pour son frère…Un vrai challenge pour notre héroïne qui s’aperçoit aussi progressivement qu’il n’y a pas que ses sentiments amoureux qui sont en pleine ébullition…
Ce que l'on peut en dire
Venu de l’animation, Geoff devait, à la base, faire de Lily l’héroïne d’un dessin animé mais sa transcription en bd est tout aussi intéressante qu’elle aurait pu l’être sur grand écran. Lily est clairement une battante, bien décidée à s’affirmer face aux garçons et à l’élu de son cœur. Elle n’hésite donc pas à prendre des risques pour arriver à ses fins et ne manque pas de culot ni de caractère. Un peu comme le temps breton en fait.
D’une justesse peu commune, l’auteur traite avec intelligence de la puberté à travers le quotidien d’une petite fille singulière, traversée par beaucoup d’émotions y compris celles liées à ses changements morphologiques mais qui s’assume tout au long du livre. Et ce, sans les parents ! Les adultes sont en effet très peu présents dans l’album conférant ainsi à notre héroïne beaucoup de libertés.
C’est également super drôle et tout sauf conventionnel graphiquement. L’auteur a travaillé au pastel à l’huile ce qui donne cet effet visuel épuré, un peu évanescent et en même temps fidèle aux couleurs du climat breton. Une technique conférent beaucoup de caractère à l’album et ce, parfois au détriment de l’expressivité des personnages.
Après Momo, récit basé sur l’enfance, Casterman dispose dans son catalogue d’une autre référence sur l’adolescence. Un récit initiatique à lire d’une traite mais qui sera prolongée par un autre album en fin d’année. Une lecture parfaite pour entamer le printemps!