Révélé par « Les nuits de Saturne » et surtout l’adaptation du roman d’Antonio Barrico « Péreira Prétend » tout deux publiés aux éditions Sarbacane, Pierre-Henry Gomont était attendu au tournant avec son nouvel opus. Malaterre nous entraine dans un drôle de voyage, mêlant fiction et autobiographie au cœur de la forêt équatoriale africaine.
Le pitch
Né à Paris au sein d’une famille bourgeoise, Gabriel Dominique Bernard Marie Lessaffre est éduqué à la dure par un père autoritaire. Se refusant à plier face à toute forme d’autorité, Gabriel n’en fait souvent qu’à sa tête. En affaires comme en amours, il sait manier le verbe pour arriver à ses fins. Et Claudia n’y est pas indifférente. 3 enfants naîtront de leur union : Mathilde, Simon et Martin.
Mais une vie rangée des virées, nocturnes pour la plupart, ce n’est pas pour Gabriel. Désertant le domicile conjugal, le divorce est prononcé pour notre matamore. Il se volatilise alors pendant près de 5 ans, de casinos en voyages d’affaires, avant de réapparaître et d’obtenir à l’arrachée la garde de ses deux aînés, Mathilde et Simon, brisant par la même occasion la fratrie et provoquant l’ire de Claudia.
Car Gabriel a une idée fixe : marcher sur les pas de ses ancêtres dont le domaine de Malaterre situé en pleine forêt équatoriale, est l’emprunte la plus ancienne. Un domaine que Gabriel voudrait voir renaitre de ses cendres afin qu’un jour, ses enfants prennent la relève. Seulement, on ne s’improvise pas chef d’exploitation forestière du jour au lendemain, qui plus est dans un pays aux antipodes de l’hexagone. Embarqué dans cette aventure malgré eux, Mathilde et Simon vont découvrir et apprendre à leurs dépends à vivre au contact d’un père brûlant la vie par les deux bouts…
Ce que l'on peut en dire
Avec un ton sans fioriture et souvent brut de décoffrage, Pierre Henri Gomont dévoile un pan entier de son adolescence et la vie passée au contact d’un père flambeur, amoureux de l’esbroufe et pas franchement investi dans l’éducation de ses rejetons.
Pierre-Henri Gomont n’est cependant pas là pour régler ses comptes avec son paternel. Pour lui, Gabriel « fait tout pour qu’on l’aime pas mais on l’aime quand même ». Un comportement chaotique et une responsabilité évidente dans le déchirement de sa famille qui n’empêcheront pas l’auteur d’aimer profondément son père.
Ouvrage végétal de 188 pages, Malaterre dépayse autant qu’il fascine avec sa palette de couleurs bariolées, ses rêves brisées et son petit goût de nostalgie africaine. Un ouvrage brillamment mis en textes et en images à la narration exemplaire. Un must de cette rentrée littéraire.